David Gilmour

L’homme derrière la guitare… et derrière les émotions

David Gilmour est bien plus qu’un guitariste. Il est le cœur vibrant de Pink Floyd, celui dont la sensibilité se sent dans chaque note. Il a su transformer ses guitares en instruments de profondeur, et son histoire résonne autant que ses solos les plus célèbres. À l’école de Do, nous aimons rappeler que la guitare est d’abord une voix, et Gilmour en est un exemple vivant.

La guitare comme miroir de l’âme

Sa célèbre “Black Strat”, un modèle Fender stratifié des années 60 acheté à Manhattan en 1970, a traversé les décennies avec lui. Elle a subi des modifications, changé de manche, accueilli des micros rewound par Seymour Duncan. Pourtant, c’est précisément cette guitare imparfaite, modifiée, qu’il considère comme “testée, fière, et sacrée à sa façon”. Elle a créé des solos indélébiles, car elle était avant tout un miroir de ses émotions.

Une autre guitare spéciale, produite par luthier Bill Lewis, l’a accompagné sur certaines parties de Echoes et Money. Elle offrait douze frettes supplémentaires et des humbuckers, apportant une couleur différente, plus grave, plus dense.

Le son Gilmour : une science subtile

Derrière son jeu se cache un arsenal soigneux, pensé pour nourrir l’émotion. Parmi les sources de son caractère distinctif : les amplis Hiwatt DR103 associés à des cabinets WEM Starfinder 4×12, offrant une clarté et une ampleur rares. À l’école de Do, on explique qu’un son puissant ne vient pas toujours d’une distorsion brute, mais d’un système qui révèle ce que l’on joue.

Mais ce n’est pas tout : l’un des secrets de Gilmour pour donner son relief au son a été l’utilisation du Binson Echorec, une machine à écho italienne qui fonctionne avec un tambour magnétique, et pas une bande magnétique. On l’entend dans Time, Shine On You Crazy Diamond, ou encore Echoes. C’est exactement ce genre d’effet organique que nous étudions en cours pour rendre les riffs vivants et moins « froids ».

Les effets qui créent des paysages sonores

Dès les années 70, Gilmour assemble une palette d’effets profondément expressive : Fuzz Face pour la saturation, Colorsound Power Boost pour l’intensité, Vox wah pour les modulations, Uni-Vibe pour la pulsation, echo avec le Binson Echorec, et volume swells avec des pédales DeArmond. Le tout créait une ambiance sonore planante, presque mystique.

Sur des tournées comme The Division Bell (1994), il utilise des compresseurs tels que Boss CS-2, MXR Dyna-Comp et Ibanez CP-9 pour modeler la dynamique (sustain, compression, et clarté), prouvant que chaque pédale est une nuance dans la couleur sonore.

L’esthétique du jeu : vibrato et silence

Ce qui marque chez Gilmour, au-delà des machines, c’est son toucher. Il distille des bends d’une justesse ciselée, explore des glissés subtils, des diads bluesy, et des micro-déchirures de pitch comme dans Shine On You Crazy Diamond ou Comfortably Numb. La pression sur la corde, la respiration entre les notes, tout respire l’intention.